L’actu des marchés du 3 mai 2024

L’actu des marchés du 3 mai 2024

RESULTATS ET BANQUES CENTRALES : LES MARCHES FONT DE LA RESISTANCE.

La campagne présidentielle US devrait bientôt démarrer officiellement alors que M.Trump s’enlise dans des procès personnels et M. Biden, en difficulté d’ordre physique, décide de ne plus faire les quelques mètres au sortir de l’hélicoptère ou de l’avion présidentiel afin de ne plus montrer ses petits pas vacillants et incertains (il a renoncé aux souliers de ville en cuir pour des baskets sombres discrètes d’après la presse US)… de quoi donner le ton à cette future investiture à la présidence de la première puissance mondiale.

Plus sérieusement, cette semaine est marquée par des publications plutôt convaincantes alors même que des (petits) signaux de ralentissement de l’économie outre-Atlantique sont annoncés à quelques heures des chiffres de l’emploi très attendus par la FED et les marchés en ce vendredi.

En effet, avant de passer aux publications macroéconomiques de cette semaine, Apple fait part jeudi soir d’une publication plus que rassurante : l’activité Iphone continue à souffrir mais les services
décollent fortement (applications, streaming musical, vidéos, cloud) faisant progresser le titre de +6% avant la séance de Wall Street.

Concernant l’économie, la confiance des consommateurs se dégrade an avril contre toute attente à 97 (103.1 en mars), plus bas depuis juillet 2022, l’ISM manufacturier se contracte en avril à 49.2 (50.3 en mars) passant sous le niveau de 50 (zone d’expansion ou contraction) pour la première fois depuis 16 mois.
A contrario, le coût trimestriel de la main-d’œuvre est en hausse de +1.2% (+4.2% sur 12 mois, plus haut depuis un an) et les commandes industrielles en mars s’apprécient de +1.6% (après +1.2% en février).

Pour l’emploi, le secteur privé (ADP) a créé plus d’emplois que prévu en avril à 192.000 (après + 208.000 en mars) alors que le consensus attendait +183.000.

Revenons aux propos de M.Powell (FED) suite à sa décision de laisser les taux inchangés : « il faut noter l’absence de progrès sur le front de l’inflation, et il est certain qu’il faudra plus de temps que prévu pour avoir confiance en la baisse de celle-ci », « mais, dès juin 2024, la FED commencera à réduire moins vite le volume d’actifs à son bilan », ce qui équivaut à un début d’assouplissement monétaire.

Enfin, M.Powell ajoute: « la FED se garde de toute prédiction sur le moment de baisse des taux »…revenant à dire « baisse possible mais quand ? ou pas de baisse envisagée cette année? ».

En résumé, rien n’est établi et, ni le pire ni le meilleur ne sont certains.

Pour finir la semaine, les chiffres de l’emploi sont annoncés en net repli, avec les créations d’emplois non agricoles à +175.000 (+240.000 attendu) et un taux de chômage à 3.9% (3.8% attendu).


En Asie, la croissance de l’activité manufacturière chinoise ralentit légèrement en avril mais se situe toujours dans la zone d’expansion à 50.4, et le Bureau Politique d’annoncer vouloir « accentuer son soutien à l’économie ».

La bonne nouvelle vient, cette semaine, du commerce des services faisant un bond de +14.7% au T1 2024.

Au Japon, faibles ventes au détail en mars malgré la vigueur de l’activité des grands magasins et la volonté du gouvernement de voir rapidement l’inflation à 2%.

Toujours au pays du soleil levant, le gouvernement surprend tout le monde avec une « opération commando » visant à soutenir le Yen contre le $US en proie à une terrible spirale baissière spéculative.

En effet, le pays « brûle » entre 21 et 23 mds $US le 1er mai dans une opération d’envergure faisant passer la monnaie américaine contre le Yen de 160 à 153 afin de « punir les spéculateurs et décourager les ventes de Yen à découvert » : de façon quasi certaine, le bras de fer semble bien engagé et le gouvernement japonais déterminé.


En zone Euro, les risques de récession semblent, à ce jour, moins prégnants, avec, en exergue, un taux d’inflation inchangé en avril à 2.4% et un PIB T1 en hausse de +0.3%.

D’ailleurs, M.Stournaras (BCE) est le seul à communiquer cette semaine : « nous (la BCE) ne prévoyons que 3 baisses de taux en 2024″… sauf erreur de notre part, peu de membres se sont dévoilés sur un nombre précis de ce genre à ce jour.

En France, les situations économique et politique sont contrastées : d’abord, le soulagement d’éviter une dégradation lundi de la note de la France par les agences Moody’s et Fitch, estimant, pour les deux, que les risques de défaut du pays sont très faibles à ce jour.

Le PIB est publié à +0.2% pour le T1, la consommation des ménages à +0.4% (après +0.2%) et un rebond de l’investissement de +0.3% après -0.9%.

Concernant le secteur privé, le PMI manufacturier an avril est en recul à 45.3 (46.2 en mars), s’éloignant toujours de la zone d’expansion à 50, quant aux immatriculations de voitures neuves en avril, une hausse est annoncée à +10.92%.

L’OCDE annonce relever légèrement sa prévision de croissance du PIB français 2024 de +0.6% à +0.7%, à la grande satisfaction de M.Lemaire.

Outre-Rhin, l’inflation dans 4 des 16 Länders composant l’Allemagne est en hausse faisant craindre un rebond à l’échelle nationale, alors que les ventes au détail en mars sont en hausse de +1.8% d’un mois sur l’autre après une baisse de -1.9% en février.


L’or noir est en net repli cette semaine, avec le discours de M. Powell, une demande en baisse et des stocks hebdomadaires américains en forte hausse de +7.3m de barils (+2.5m attendu) à 461m de barils, soit en dessous de la moyenne des 5 dernières années.

Le WTI est à 79.02$ (83.95 vendredi dernier), le Brent à 83.95 (88.28$).

L’or en nouveau repli depuis son record à 2.448$, est à 2.300$ (2.346$ il y a une semaine).

Les taux se replient légèrement, avec, aux USA  4.551 (4.682), en France 3.00 (3.085) et en Allemagne 2.522 (2.593).


A mi séance, le CAC40 est en baisse hebdomadaire de 1% à 8.000 points, et sur le mois d’avril, en repli de 2.69%.

Côté valeurs du CAC40, cette semaine nous avons à la hausse : Teleperformance +11%, Unibail +5%, StGobain +4%, CtAgricole/Veolia/Arcelor/Eurofins/Michelin +3%…

A la baisse : Stellantis -12%, Axa -7%, Engie -5%, Total -4%, SG/Bouygues/Accor -3%…

A retenir, la volonté de M.Lemaire de se battre contre la décision de voir Total en cotation unique à Wall Street et le constat d’avoir 4 valeurs parmi le « top100 » des plus grosses capitalisations avec LVMH, Hermès, L’Oréal et Total.


La semaine prochaine sera très agitée de nouveau avec un très grand nombre de publications majeures, mais aussi des accalmies dues aux jours fériés du 8 mai (victoire 1945) et du 9 mai (fête de l’Ascension).

Le fameux dicton « sell in may and go away » sera-t-il d’actualité ou, comme le montrent les statistiques, sera-t-il oublié ?….à suivre.

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