L’actu des marchés du 29 janvier 2021

L’actu des marchés du 29 janvier 2021

Le FMI a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour 2021. De +5,2 % en octobre dernier, elle s’attend désormais à une croissance mondiale de +5,5 % pour l’année. Toutefois, tous les pays industrialisés n’auront pas les mêmes sorties de crise. Les variables d’ajustement sont les plans de relance gouvernementaux, les programmes de vaccination et les restrictions sanitaires.

Aux Etats-Unis, la publication de la 1ère estimation du PIB pour le T4-2020 n’a pas réservé de surprise et est ressorti en ligne avec les attentes à 4% en rythme séquentiel annualisé (soit -2,5% en glissement annuel vs -2,9% au T3). Le détail par composante envoie en revanche un message assez net avec la consommation qui est un cran décevante et qui n’a été que partiellement compensé par la très bonne santé de l’industrie. Cela signale un vrai tassement en toute fin d’année qui devrait d’ailleurs se retrouver dans les données de dépenses de consommation de décembre qui seront publiées cet après-midi. Ceci témoigne de l’urgence qui existait à la fin de l’année 2020 pour renforcer le soutien budgétaire (900 MM$) mais cette enveloppe risque d’être trop faible alors que de nombreux secteurs font face à des restrictions toujours très fortes et que les destructions d’emplois dans ces domaines pénaliseront l’activité en début d’année. Il est donc indispensable que les mesures supplémentaires proposées par Joe Biden soient rapidement votées pour que la reprise se prolonge durant le 1er trimestre.
Au-delà de la croissance et l’emploi, la question de l’inflation reste entière pour la Fed et les marchés obligataires. Le taux d’inflation sous-jacent PCE de décembre, également publié cet après-midi, devrait montrer des effets encore désinflationnistes liés à la crise et d’autres plus positifs en lien avec la baisse du dollar. Ce dernier point restera un catalyseur important ces prochains mois en vue d’une remontée progressive des prix avant qu’à partir de l’été, la levée des restrictions et l’impulsion budgétaire massive que nous attendons n’alimentent durablement le mouvement haussier sur l’inflation, avec à la clé une remontée des taux souverains puis du dollar.

La publication du PIB au T4-2020 en France rappelle bien l’enjeu de la maitrise de l’épidémie et de l’impact des contraintes sanitaires, avec un recul à -5% en rythme annuel vs -3,9% au T3-2020. Ce chiffre est un cran moins négatif que prévu, signe que les économies s’adaptent et que le mois de décembre a été particulièrement porté par les fêtes, mais ce ralentissement engendre deux constats qui font particulièrement écho à notre prudence pour les perspectives économiques du début d’année en zone euro : 1/ le retard dans la prise de décisions face à la remontée de l’épidémie en Espagne, mais aussi en France, risque d’augmenter le coût économique compte tenu de mesures de restrictions qui pourraient être plus longues (comme illustré au Royaume-Uni ou encore au Portugal récemment) et ; 2/ l’Allemagne sera davantage impactée au T1-21 (le PIB du T4-2020 sera publié dans la journée), alors que les restrictions ont connu davantage de durcissement depuis le début d’année et que le retour de la TVA à son niveau normatif viendra également pénaliser la consommation des ménages. A ce titre, ce dernier élément ressort assez nettement de la publication hier du taux d’inflation de janvier en Allemagne, avec une hausse à +1%, vs -0,3% en décembre. Si ce mouvement était largement attendu et que la BCE devrait être en mesure de regarder au travers, ceci illustre aussi le fait que le plan de relance allemand n’est plus adapté à la situation actuelle d’une poursuite de l’épidémie au début 2021.

Sur le front des valeurs, AIRBUS et ALSTOM baissent d’environ 4% sur la semaine alors qu’UNIBAIL prend +25% poussée par les shorts qui se rachètent, eux-mêmes forcés par des traders de Robinhood…

Robinhood est cette plateforme de trading très populaire aux Etats-Unis. Elle est le symbole de l’accès rapide et massif des particuliers américains aux marchés financiers. Contrairement à d’autres années de crise où les particuliers se font moins présents, 2020 a vraiment suscité l’engouement pour la Bourse. Sur l’année, 411 000 particuliers ont fait leurs premiers pas sur les marchés selon l’AMF. Au total, 1,3 million de particuliers ont été actifs – ont passé au moins un ordre dans l’année.

GameStop est une petite capitalisation boursière, ce qui a favorisé le décollage spectaculaire de son cours de Bourse en quelques jours. Depuis le début de l’année, le titre gagne plus de 1 000 %. D’un côté, il est soutenu par la meute qui trade sur Robinhood entre autre ; d’un autre côté, par les vendeurs à découvert eux-mêmes ! En effet, avec la hausse du cours, ces derniers perdent trop sur leurs positions vendeuses et débouclent donc leurs positions en achetant les actions, ce qui alimente d’autant la hausse. Pour limiter la surchauffe, les plateformes de trading préférées des boursicoteurs américains comme Robinhood ont bridé les échanges sur cette valeur.

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