Une détente du risque de récession économique mondiale a été constatée cette semaine. En effet, les investisseurs ont sont revenus sur les actifs risqués. Ces derniers ont fortement progressé à l’image de l’indice Russell 2000 considéré comme le reflet de l’économie américaine. L’indice des petites et moyennes capitalisations US a progressé de plus de 4.5% sur la semaine, confirmant la bonne tenue de la croissance du pays.
Les taux de rendements d’Etats à 10 ans ont confirmé la tendance à l’instar du 10 ans US qui est passé de 1.56 % à 1.8 % dépassant le taux de rendement à 2 ans (1.7%). En Europe, le 10 ans français est passé de -0.341% à -0.198% et le rendement du Bund allemand de -0.637% à -0.488%, resserrant les spreads avec les pays périphériques.
L’attrait pour les actifs risqués a été également entrainé par une détente du conflit sino-américain. Les représentants chinois ont annoncé la suppression de taxes douanières sur de nombreux produits d’importations américains. Ces exemptions seront valables à partir du 17 septembre pour une durée d’un an. La Chine a également déclaré vouloir recommencer à acheter des produits agricoles américains. Un geste conciliant bien accueilli par le président américain qui a annoncé décaler l’application de la hausse de taxes douanières de 25% à 30% sur 250 milliards de produits chinois importés. Cette augmentation sera mise en place le 15 octobre au lieu du 1er.
Mais les investisseurs étaient focalisés sur la dernière intervention de Mario Draghi, Président de la BCE. Lors de son discours de jeudi, « Super Mario » n’a pas déçu alors que les attentes étaient fortes. La Banque Centrale a annoncé une baisse des taux de dépôts de 10 bps à -0.5% ainsi que le retour du « quantitative easing » à hauteur de 20 milliards d’euros par mois. Les investisseurs anticipaient des rachats de titres à hauteur de 30 milliards d’euros mais Mario Draghi a indiqué que ces derniers seraient pour une durée indéterminée. De plus, la BCE indique que le taux de dépôts sera modulable pour les banques afin de limiter son coût.
La semaine prochaine ce sera le tour de la FED de tenter de ne pas décevoir les marchés. Les attentes sont également élevées avec 88,8% des investisseurs recensés par le panel Fedwatch de CME-Group qui attendent une baisse d’un quart de point et 11,2% qui misent sur une baisse d’un demi-point. De plus, s’il se « réconcilie » avec la Chine, Donald Trump n’a pas manqué de charger une nouvelle fois Jerome Powell, le président de la FED, sur Twitter pour une action forte en soutien à l’économie.
Le Président américain a également annoncé cette semaine avoir limogé son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton. Ce dernier était partisan d’interventions militaires afin de ne pas conclure d’accords défavorables aux Etats-Unis avec certains pays comme l’Iran. Cette mise à l’écart rouvre la porte à des discussions avec le pays qui pourraient aboutir sur de nouveaux achats de pétrole iranien. Le cours du baril n’a pas apprécié cette nouvelle puisque le baril de brent à chuter de plus de 5% passant sous les 60 USD. Le cours du WTI a suivi la tendance avec une chute de près de 6% à 55 USD.
Enfin, la bonne santé des entreprises a également permis de tenir la cote. Apple a été la superstar de la semaine avec sa Keynote annuelle. Le groupe a annoncé l’arrivée de l’iPhone 11 décliné en trois tarifications. Toutefois, les investisseurs ont été séduits par les nouveaux services proposés. Apple proposera, le 1er novembre, un service de vidéo en streaming Apple TV+, qui offrira des films et des séries maison, au prix de 4.99 USD défiant toute concurrence. Apple TV+ sera disponible dans 100 pays et les acheteurs d’un iPhone, d’un iPad ou d’un Mac pourront y avoir accès gratuitement pendant un an. Le cours de la société à la pomme a progressé de 11.5% sur la semaine atteignant ses plus hauts historiques à 226.42 USD. Avec cette hausse, Apple dépasse mille milliards de dollars de capitalisation boursière en séance.
