L’actu des marchés du 10 décembre 2021

L’actu des marchés du 10 décembre 2021

Avec l’apaisement des inquiétudes relatives au variant Omicron, les marchés auront fait un départ en fanfare en début de semaine pour finalement relâcher quelques points ces trois derniers jours. Le bilan hebdomadaire reste toutefois largement positif avec des performances proches des 3% en Europe, outre-atlantique et moindres en Asie.

Mais tout n’est pas rose pour autant, car si le variant Omicron n’est pas dévastateur en raison de la large campagne de vaccination partout dans le monde, le principe de précaution veut que des mesures restrictives soient prises pour éviter la perte de contrôle. Et à court terme les marchés n’apprécient pas. On ne connait pas encore l’impact que ce virus aura sur la croissance même si Bruno Le Maire, notre ministre de l‘économie, se hasarde à des pronostics favorables. A ces inquiétudes se rajoutent les tensions liées à l’immobilier chinois, secteur qui représente le quart du PIB du pays. Evergrande a fait défaut sur des emprunts totalisant 1,2 milliards de dollars. Pour répondre à la gravité de la situation, le Parti communiste chinois s’est résolu à afficher son soutien, en permettant à la banque populaire de Chine d’octroyer davantage de crédits à des conditions plus favorables. La solution ?… L’année prochaine le taux de croissance de la chine devrait tomber à 5%, plus bas encore qu’en 2019.

En zone euro, cette même croissance devrait atteindre 3,9% en rythme annuel.

Par ailleurs, l’inflation est toujours surveillée de près. Dans l’Hexagone, la Banque de France se veut rassurante sur le sujet puisque son gouverneur, François Villeroy de Galhau, estime que l’inflation devrait repasser sous les 2% d’ici la fin 2022. La BCE n’adopte cependant pas le même ton, le vice-président de l’institution, Luis de Guindos, estimant qu’il sera plus difficile que prévu d’atteindre ce taux en zone euro.

Aux Etats-Unis, l’indice américain des prix à la consommation du mois de novembre 2021 est ressorti en augmentation de 0,8% en comparaison du mois antérieur contre 0,7% de consensus. Il grimpe de 6,8% en glissement annuel, un niveau jamais vu depuis près de 40 ans mais en ligne avec les attentes. Hors alimentaire et énergie, le CPI progresse de 0,5% par rapport au mois d’octobre et de 4,9% sur un an, conformément aux anticipations des économistes.

Au Canada, là aussi l’inflation a atteint un sommet depuis vingt ans mais la banque centrale a déjà cessé son programme de soutien monétaire à l’économie pour faire face à la crise sanitaire.

Pour continuer avec les records, les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont nettement reculé la semaine passée, tombant sur un niveau plus observé depuis septembre 1969 ! Le Département américain au Travail vient en effet d’annoncer, pour la semaine close au 9 décembre, que les inscriptions au chômage ont atteint 184 000, en repli de 43 000 par rapport à la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 220 000.

Un autre sujet mais qui tient plus de l’anecdote, les négociations au Congrès sur le plafond de la dette vont bon train, la Chambre des représentants a voté une feuille de route pour faire adopter un relèvement du plafond d’endettement ce qui « réduit le risque d’un défaut de paiement des États-Unis ce mois-ci », se félicitaient certains analystes.

Enfin, on notera ce jour le rebond de l’indice de l’université du Michigan sur le sentiment des consommateurs. Ce dernier est ressorti à 70,4 alors qu’il était attendu à 67,1. Cette donnée est relative car depuis avril l’indicateur ne cesse de baisser. Les niveaux actuels sont ceux de décembre 2011, une année qui ne nous est pas inconnue, la note de crédit des Etats-Unis était alors dégradée. Petit aparté, au même moment le déficit public grec atteignait 13% du PIB, largement supérieur au plafond de 3% prévu par le Pacte de stabilité et de croissance mais encore loin des 18% actuels…

Pour notre indice, nous devons la plus belle performance hebdomadaire à Airbus +7,13% alors que les commandes pleuvent et que le secteur reste le plus réactif lorsque les inquiétudes sur la pandémie se dissipent. Michelin +6,93% suit de près pour cette dernière raison, avec Carrefour +6,42% dont le volume s’est quelque peu affolé aujourd’hui pour des raisons qui ne sont pas encore connues.

Du côté des baisses, ou plutôt de la baisse du CAC 40 cette semaine, Hermès se distingue -0,87%, ce qui n’est pas significatif. Le secteur a tellement performé depuis le début de l’année que les investisseurs ont tendance à s’orienter davantage vers des valeurs en retard. Mais avec 80% de performance annuelle, la valeur peut bien en laisser un peu ces dernières semaines de décembre.

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